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catholique, apostolique et romaine, tout y est entièrement conforme à sa doctrine et à ses maximes dans les mœurs : car l’auteur était trop bien informé de la doctrine des Pères et des Conciles pour penser ou parler un autre langage que le leur, ainsi que tous les lecteurs le pourront facilement reconnaître par la lecture de tout cet ouvrage, et particulièrement par cette excellente pensée de la page 242, dont voici les propres termes : Le corps n’est non plus vivant sans le chef que le chef sans le corps. Quiconque se sépare de l’un ou de Vautre n’est plus du corps et n’appartient plus à Jésus-Christ. Toutes les vertus, le martyre, les austérités et toutes les bonnes œuvres sont inutiles hors de l’Église et de la communion du Chef de l’Église, qui est le Pape. Fait en l’abbaye de Saint-André-les-Clermont le 24 novembre 1669.

Jean, E. d’Aulonne, suffragant de Clermont.

De Monseigneur l’Évêque d’Amiens.

Nous avons lu le livre posthume de M. Pascal, qui aurait eu besoin des derniers soins de son auteur. Quoiqu’il ne contienne que des fragments et des semences des discours, on ne laisse pas d’y remarquer des lumières très sublimes et des délicatesses très agréables. La force et la hardiesse des pensées surprennent quelquefois l’esprit : mais plus on y fait d’attention, plus on les trouve saines et tirées de la philosophie et de la théologie des Pères. Un ouvrage si peu achevé nous remplit d’admiration et de douleur de ce qu’il n’y a point d’autre main qui puisse donner la perfection à ces premiers traits que celle qui en a su graver une idée si \ive et si remarquable, ni nous consoler de la grande perte que nous avons faite par sa mort. Le public est obligé aux personnes qui lui ont conservé des pièces si précieuses, quoiqu’elles ne soient point limées ; et, telles qu’elles sont, nous ne doutons pas qu’elles ne soient très utiles à ceux qui aimeront la vérité et leur salut. Donné à Paris, où nous nous sommes trouvés pour les adfaires de notre Église, le premier jour de novembre 1669.

François, E. d’Amiens.