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Pour avoir porté trop haut l’exigence de Dieu, Pascal demeure sans postérité philosophique, sans postérité religieuse. L’hommage que nous lui devons n’est pas de transformer en émule ou en disciple quiconque n’a pas été indifférent ou étranger à l’ascendant de son génie, c’est d’oser le suivre sur le rocher solitaire qui est un des sommets spirituels de l’humanité.



    de réserves graves, on songe à Lamennais et aux Paroles d’un Croyant, à Tolstoï et à la Lettre au Synode ; on songe surtout à ce Sören Kirkegaard que M. Delacroix nous a fait entrevoir comme un esprit de la race de Pascal. Tout dans Sören Kirkegaard manifeste cette remarquable parenté, depuis les titres de ses ouvrages : La maladie à la mort, l’Exercice dans le christianisme, jusqu’à sa conception de la religion scandale et désespoir, jusqu’à ses âpres attaques contre ceux qui vont en vêtements longs. Cf. la monographie d’Harald Höffding (Stuttgart, 1891) au ch. v, et l’article de Delacroix (Revue de métaphysique et de morale, année 1900, p. 475).