56 OEUVRES
nent de présenter requeste le 5. de ce mois à Mon- seigneur leur Evesque, oii ils se plaignent entr'au- tres choses de ce que le P. Poignant a enseigné depuis peu dans leur Collège cette mesme doctrine, qu'on les a obligez tant de fois de retracter* : tant il est impossible à l'Eglise d'arracher de ces Pères une erreur où ils sont une fois entrez; et tant ce prin- cipe est vivant dans leur Société, qu'ils doivent tous défendre ce qu'un des leurs a mis une fois dans ses livres.
L'exemple que leur grand flambeau Caramuel en rapporte, en pensant leur faire honneur, est remar- quable. C'est sur un cas effroyable de la doctrine du mesme P. l'Amy sçavoir si un Religieux cédant à la fragilité abuse d'une femme de basse condition, la- quelle tenant à honneur de s'estre prostituée à un si grand personnage, honori ducens se prostituisse tanto viro, publie ce qui s'est passé, et ainsi le deshonore ; si ce Religieux la peut tuer, pour éviter cette honte ^ ? Ne sont-ce pas là de belles questions de la Morale de Jesus-Christ ? Et ne doit-on pas gémir de voir la Théologie entre les mains de cette sorte de gens, qui la profanent si indignement par des propositions si infâmes ? Et qui pourra souffrir que toute cette So-
1. Sur cette requête, cf. supra p. 35. La iS^ proposition du Père Poignant extraite par les curés d'Amiens était la suivante : « Men- dicantes et prioiteyiati petitâ et non obtentâ licentiâ, sunt idonei ministri Sacramenti pœnitentiœ. De ministro Sacram. pœnit (au mépris de la Censure de Nosseigneurs les Prélats de la dernière Assemblée géné- rale du Clergé de France à Paris, le i. avril i656.) »
2. Cf. supra p. 4i ces citations d'Amico et de Caramuel dénon- cées dans l'Extrait des Curés de Paris.
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