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mierement en faisant par leurs artifices qu'elle ne prist point connoissance de cette affaire sous pré- texte d'une Censure de Rome, et en éludant en suite cette Censure en la manière que nous venons de dire, qui est si familière aux Jésuites.

Ils en usèrent de la mesme sorte sur la condam- nation que la Faculté de Louvain fit de cette propo- sition. Qu'il est permis à un Religieux de tuer ceux qui sont prests à médire ou de luy ou de sa Commu- nauté, s'il n'y a que ce moyen de l'éviter. Ce fut ce que le P. l'Amy Jésuite, oza avancer dans la Théo- logie qu'il composa selon la méthode présente de l'Ecole de la Société de Jésus : juxta Scholasticam hu- jus temporis Societatis methodum\ Car au lieu que ces Pères dévoient estre portez non seulement par pieté, mais encore par prudence, à supprimer cette doctrine, et à en prévenir la Censure, bien loin d'agir de la sorte, ils résistèrent de toutes leurs for- ces et à la Faculté qui la censura comme pernicieuse à tout le genre humain, et au Conseil Souverain de Braban, qui l'y avoit déférée. Il n'y eut point de voye qu'ils ne tentassent. Ils écrivirent incontinent de tous costez pour avoir des approbateurs, et les opposer à cette Faculté. Ce qui rendit cette question célèbre par toute V Europe, comme dit Caramuel, Fund. 55. p. 5^2 ^ oii il rapporte cette lettre, que leur P. Zergol luy en écrivit en ces termes : Cette

��1. Allusion au titre même de l'ouvrage d'Amico, cf. supra p. l^o et la note.

2. Cf. ce texte de Caramuel, supra p. 4o, note.

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