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ŒUVRES

theur en datte du 15. Septembre 1658. et porté chez luy le 23. par une personne qui demanda qu’on marquast sur le paquet le jour de la reception, en disant qu’il estoit question d’un prix ; ce qui fut fait. Mais qu’il receut incontinent apres des lettres du mesme Autheur, du 21. Septembre, par lesquelles il mandoit que son calcul estoit faux : en quoy il persista par d’autres des mois de Septembre, d’Octobre et de Novembre, sans neantmoins envoyer d’autre calcul, mais declarant aussi qu’il ne pretendoit point aux prix destinez à ceux qui auroient resolu les problesmes dans le temps determiné. De toutes lesquelles choses M. de Carcavy conclud qu’encore que cet Autheur ne luy eust pas mandé qu’on ne soumist point son calcul à l’examen, il jugeoit neantmoins que cela n’estoit pas necessaire, un Autheur estant le meilleur juge des deffaux de son propre ouvrage : de sorte qu’on ne fut pas obligé d’y apporter beaucoup d’attention ; et mesme on vit d’abord qu’il en falloit peu pour en juger, parce que les mesures qui y sont données sont differentes des veritables, chacune presque de la moitié ; et que dans un solide aigu par une extremité, et qui va tousjours en s’elargissant vers l’autre, il assigne le centre de gravité vers l’extremité aiguë, ce qui est visiblement contre la verité. On jugea aussi que, ce calcul ayant esté envoyé seul, pour faire juger, selon qu’il seroit vray ou faux, que l’Autheur avoit ou n’avoit pas les methodes pour la resolution des problesmes au temps qu’il l’avoit envoyé, les erreurs qui s’y trouvoient lui donnoient