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TROISIÈME LETTRE RELATIVE À LA CYCLOÏDE 165

vaine imagination de quelques autres*, qui ont crû qu'il leur suffîroit d'envoyer un calcul faux et fabri- qué au liazard pour prendre date du jour qu'ils l'au- roient donné, sans avoir produit autre marque qui fasse connoistre s'ils ont résolu les problêmes : ce qui est une imagination si ridicule que j'ai honte de m'amuser à la réfuter. Cependant, encore qu'ils sçachent fort bien que leur calcul est faux (car cela est visible à l'œil même), qu'ils l'ayent mandé eux- mesmes par leurs Lettres, et qu'ils n'en ayent envoyé aucun autre, ils ne laissent pas, parla plus plaisante imagination du monde, de se croire en état d'estre mis en ordre depuis le jour qu'ils ont produit ce faux calcul, prétendant que ce que j'ai dit en d'au- tres occasions, toutes différentes, du peu d'égard qu'on doit avoir aux erreurs de calcul (sçavoir quand la démonstration entière et géométrique est envoyée en même temps ; car alors la chose est sans doute) doit aussi avoir lieu lorsqu'on n'envoyé autre chose qu'un faux calcul, en laquelle occasion je n'ai jamais dit un seul mot de pardonner ces erreurs. Et, il faudroit avoir perdu le sens pour le dire, car il n'est pas difficile d'entendre quelle différence il y a entre deux personnes qui veulent montrer qu'ils ont résolu une question, dont l'une apporte pour preuve de son discours une démonstration parfaite et géo- métrique sans aucun défaut, à quoi il ajoute encore quelques calculs, et dont l'autre ne produit autre

I. Pascal veut parler du Père Lalouère.

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