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soit une chose si publique que l'Eglise ne les souf- fre que pour les guérir, que les fidelles n'en soient plus séduits, que les hérétiques n'en soient plus éloi- gnez, et que tous puissent trouver leur salut dans la voye de F Evangile; au lieu qu'on ne peut que s'en éloigner en suivant les erreurs des uns et des autres.

Mais encore ^qu'il soit vray qu'ils soient tous éga- rez; il est vray neantmoins que les uns le sont plus que les autres^ et c'est ce que nous voulons faire entendre exactement, afin de les représenter tous dans le juste degré de corruption qui leur est propre, et leur faire porter à chacun la mesure de la confu- sion qu'ils méritent. Or il est certain que les Jésui- tes auront de l'avantage dans ce parallèle entier; et nous ne feindrons point d'en parler ouvertement, parce que l'humihation des uns n'ira pas à l'honneur des autres, mais que la honte de tous reviendra uni- quement à la gloire de l'Eglise, qui est aussi nostre unique objet.

Nous ne voulons donc pas que ceux que Dieu nous a commis s'emportent tellement dans la veuë des excez des Jésuites, qu'ils oublient qu'ils sont leurs frères, qu'ils sont dans l'unité de l'Eglise, qu'ils sont membres de nostre corps, et qu'ainsi nous avons interest à les conserver, au lieu que les héré- tiques sont des membres retranchez qui composent un corps ennemy du nostre ; ce qui met une distance

��1. B. [qu'ils sont] tous...

2. Cf. Pensées, fr. 862, T. III, p. Soi : « Elle [rÉgHse] se plaint des deui, mais bien plus des Calvinistes, à cause du schisme. »

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