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348 ŒUVRES

toute contraire à celle qu’on luy attribuë ? Se peut-il voir une imposture plus visible ? Je prie le Lecteur de voir ce traitté et de commencer par le premier Chapitre, où il parle des obligations des riches du siecle. Je l’asseure qu’il ne sera pas moins edifié de la prudente conduite de ce Pere, qu’étonné de la malice de son Calomniateur [p. 366 sqq.].

ADVERTISSEMENT AUX JANSENISTES. — Il faut que je rende le bien pour le mal, et la verité pour le mensonge. J’advertis donc les disciples de Jansenius, que toutes les aumosnes qu’ils tirent des veufes, et tous les testamens qu’ils leur font faire en faveur du Jansenisme condamné par le Pape, sont autant de larcins qui tiennent en quelque façon du sacrilege ; parce qu’ils abusent d’un bien donné à Dieu contre l’Eglise de Dieu : et que les personnes riches qui font subsister ce parti heretique, soit qu’ils y contribuent de leur authorité ou de leurs richesses, se rendent complices de leur rebellion, et se perdent avec eux.

II. IMPOSTURE [p. 373 sqq.]. — Que les Jesuites pallient les simonies, parce que Valentia dit to. 3. p. 2042. Que si l’on donne un bien temporel pour un spirituel, et qu’on donne l’argent pour le prix du Benefice, c’est une simonie visible : Mais si on le donne comme le motif qui porte la volonté du Beneficier à le resigner, ce n’est point simonie, encore que celuy qui resigne considere et attende l’argent comme sa fin principale. Et que Tannerus Jesuite dit la mesme chose dans son to. 3. p. 1519. quoy qu’il avouë que S. Thomas y est contraire. Lettre 6. p. 4.

RESPONSE. — Ne diriez-vous pas que Tannerus est temeraire de contredire ainsi S. Thomas, et que Valentia s’oublie aussi bien que luy en palliant la simonie ? Mais c’est un artifice du Janseniste, qui ne fait que suivre du Moulin dans ses Traditions, page 312. où cet Heretique reproche au Cardinal

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3. n. 25. — Secundò si alicui imminet periculum famæ amittendæ, tenetur quis cum detrimento sui status, et rei familiaris superfluæ naturæ similem necessitatem propellere, ut ordinata sit charitas. Tertiò si alicui immineat periculum cadendi à statu suo, tenetur quis ex superfluo status illi subvenire, ibidem n, 26. » (Note des Impostures).