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330 ŒUVRES

avoir produit ce malheureux souhait dans la ville de Caën avec le scandale de toute l’Eglise, vous ayez osé depuis soustenir encore à Paris dans vos livres imprimez une action si diabolique 1. Il ne se peut rien adjouster à ces excez contre la pieté. Railler et parler indignement des choses les plus sacrées : calomnier les Vierges et les Prestres faussement et scandaleusement ; et enfin former des desirs 2 et des vœux pour leur damnation. Je ne sçay, mes Peres, si vous n’estes point confus, et comment vous avez pu avoir la pensée de m’accuser d’avoir manqué de charité, moy qui n’ay parlé qu’avec tant de verité et de retenuë, sans faire de reflexion sur les horribles violemens de la charité que vous faites vous mesmes par de si deplorables 3 excez.

Enfin, mes Peres, pour conclure par un autre reproche que vous me faites de ce qu’entre un si grand nombre de vos maximes que je rapporte, il y en a quelques unes qu’on 4 vous avoit desja objectées, sur quoy vous vous plaignez de ce que je redis contre vous ce qui avoit 5 desja esté dit 6 ; Je respons, que c’est au contraire, parce que vous n’avez pas profité de ce qu’on vous l’a desja dit, que je vous le redis encore.

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1. Sur ce vœu de Caen, cf. Arnauld, Lettre à un duc et pair, supra p. 295 sq. et cf. p. 296.

2. A. et, manque.

3. B. [emportemens].

4. W. ab aliis objectata.

5. B. desja, manque.

6. Cf. ce reproche adressé à Pascal par les Réponses des Jésuites, dans les introductions aux 7e, 8e, et 9e Provinciales, supra pp. 56, 115 et 164.