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222 ŒUVRES

Habert, Theologal de Paris, prononcez dans Nostre-Dame, le premier et le dernier Dimanche de l’Advent 1642. et le dimanche de la Septuagesime 1643. s. l. 1644, 430 p. in-4o.

2e Sermon. Art. XIX. p. 51.... Il ne faut qu’avoir des yeux pour voir que le Concile ne dit autre chose en cet article, sinon : Que l’Attrition qui est accompagnée de la volonté de ne plus pecher, et de l’esperance du pardon, ne fait pas l’homme hypocrite, et plus grand pecheur... Illam vero Contritionem imperfectam, quæ Attritio dicitur, quoniam vel ex turpitudinis peccati consideratione, vel ex gehennæ, et pœnarum metu communiter concipitur, si voluntatem peccandi excludat cum spe veniæ , declarat, non solum non facere hominem hypocritam, et magis peccatorem ; verum etiam donum Dei esse, et spiritus sancti impulsum, non adhuc quidem inhabitantis, sed tantum moventis, quo penitus adjutus, viam sibi ad justitiam parat. Et quamvis sine Sacramento Pœnitentiæ per se ad justificationem perducere peccatorem nequeat, tamen eum ad Dei gratiam in Sacramento Pœnitentiæ impetrandam disponit. Conc. Trid. sess. 14. c. 4. [p.267].

Art. XX. p. 56. Que c’est une chose estrange de dire, que ce soit obliger les Chrestiens à une trop grande perfection que de les obliger à aimer Dieu.

.... C’est de cette qualité mesme de Chrestien, que quelques-uns se veulent servir pour faire croire à des Catholiques, qu’il n’est pas necessaire qu’ils aiment Dieu, afin d’obtenir le pardon de leurs pechez, et acquerir le salut. Car c’est en cela (disent-ils) que consiste la douceur et l’avantage de la Loy nouvelle au-dessus de l’ancienne, que dans l’ancienne on ne pouvoit estre justifié, ny sauvé qu’en aimant Dieu de tout son cœur ; au lieu qu’on le peut maintenant dans la nouvelle par le moyen des Sacremens.

De sorte que, par ce raisonnement merveilleux, c’est le privilege de la Loy d’amour, d’estre moins obligé d’aimer, que l’on n’estoit dans la Loy de crainte. Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils pour luy [Jean, c. 3. v. 16.] afin que le monde fust dispensé de l’aimer [p. 274].