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138 ŒUVRES

faire le dénombrement de tous les cas où ils en peuvent recevoir en conscience, à moins qu’il y eust quelque loy particuliere qui le leur defendist. C’est en son to. I. tr. 2. disp. 88. n. 6 1 Les voicy. Les juges peuvent recevoir des presens des parties, quand ils les leur donnent ou par amitié, ou par reconnoissance de la justice qu’ils ont renduë, ou pour les porter à la rendre à l’avenir, ou pour les obliger à prendre un soin particulier de leur affaire, ou pour les engager à les expedier promptement. Nostre sçavant Escobar en parle encore au tr. 6. 2 ex. 6. n. 43. en cette sorte 3. S’il y a plusieurs personnes qui n’ayent pas plus de droit d’estre expediez l’un que l’autre, le Juge qui prendra quelque chose de l’un à condition, ex pacto, de l’expedier le premier, pechera-t’il ? Non certainement, selon Layman : Car il ne fait aucune injure aux autres selon le droit naturel, lors quil accorde à l’un par la consideration de son present, ce qu’il pouvoit accorder à celuy quil luy eust plû : Et mesme estant egalement obligé envers tous par l’egalité de leur droit, il le devient davantage envers celuy qui luy fait ce don, qui l’engage à le preferer aux autres ; et cette preference semble pouvoir estre estimée pour de l’argent; quæ obligatio videtur pretio æstimabilis.

Mon Reverend Pere, luy dis-je ; je suis surpris de cette permission que les premiers Magistrats du

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1. Cf. ce texte de Molina, supra p. 133.

2. P. ex. 6, manque.

3. W. minùs etiam meticiilosè... Escobarius, rem totam dijudicat, et la référence manque. — Cf. ce texte d’Escobar, supra p. 126 sq.