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��II

��EXTRAIT D'UN FRAGMENT DE L'INTRODUCTION A LA GÉOMÉTRIE DE MONS. PASCALE

��Pr

��EMIERS PRINCIPES ET DEFINITIONS.

��Principe i. L'objet de la pure géométrie est Vespace, dont elle considère la triple étendue en trois sens divers qu'on appelle dimensions, lesquelles on distingue par les noms de longueur, largeur et pj^o- fondeur, en donnant indifféremment chacun de ces noms à chacune de ces dimensions, pourveu qu'on ne donne pas le même à deux ensemble. Elle suppose que tous ces termes là sont connus d'eux-mêmes^.

��1. Le titre paraît être de Leibniz qui ajoute ces mots « que Mons. des Billets m'a communiqué «.

2. Ici se trouve intercalée, dans la copie de la bibliothèque de Hanovre, la note suivante de Leibniz : « L'espace est un lieu étendu d'une partie en tout sens ; ou c'est un lieu qui a des parties en tous sens, d'un point qui y peut estre pris. Etendu est ce qui a des parties sensibles tout à la fois. Partie est une chose laquelle avec une autre chose est le même qu'une troisième que nous appelions tout. Successif est ce qui a toutes ses parties sensibles en autant de temps differens. L'espace est une chose étendue et rien davantage. Un corps est une chose estendue, capable d'agir. Agir est causer [estre cause d'] un changement. Cause est une chose prise dans un certain estât, dans lequel elle ne peut estre sans qu'une autre arrive, et peut estre en- tendue parfaiclement avant l'autre. L'autre s'appelle Veffect. Ou : EJJectas est quicquid sequitur alio posito, et est natura posterius ipso. Natura prias est, quod ante alterum perfecte intelligi potest. Deux choses sont continues, quand elles ont une partie commune. Le lieu est une chose dont l'espace a une partie qui est la même avec l'espace

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