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en manuscrit; et l'on eut avis, dit l'auteur de la Logique, que les libraires se disposaient à l'imprimer. Sur quoi il décida de donner au public l'écrit « correct et entier » ; mais c'est aussi ce qui l'obligea « d'y faire diverses additions qui l'ont augmenté de prés d'un tiers ». Ainsi remaniée, la Logique parut en 1662 ; il nous paraît donc y avoir toute raison de supposer que l'exclamation de Pascal se rapporte à ce remaniement auquel Arnauld aurait pris une part directe *, au moment où la crise provoquée par la signature du Formu- laire était le plus aiguë ■^.

Au contraire, aux environs de l'année iG58, la pensée de Pascal garde un tour plus spéculatif: il s'entretient avec Ar- nauld et avec Nicole de philosophie, de science et d'éducation. Non seulement la Logique, préparée do vivant de Pascal, s'est enrichie de réflexions et de développements empruntés au ma- nuscrit de VEspril géométrique; mais on y trouve l'écho des conversations et des discussions auxquelles la matière de cet écrit avait donné lieu. Tantôt on y prend le parti de Pascal relativement à la controverse de V unité-nombre ou à la ques- tion des indivisibles ; tantôt au contraire on lui répond, par

��1. Il est naturel de supposer que c'est à ce moment qu'a été ajoutée au contenu traditionnel de la logique la quatrième partie : de la Méthode, qui traite surtout « de la méthode des Géomètres ». Or les Notes que Racine avait « recueillies de ses conversations avec M. Nicole », précisent que cette quatrième partie fut l'œuvre d'Arnauld : « M. Nicole a travaillé seul aux préfaces de la Logique et à toutes les additions. La première, la deuxième et la troisième parties ont été composées en commun. M. Arnauld a fait toute la quatrième » (apud Abrégé de l'Histoire de Port-Royal, édit. A Gazier, p. 2o5). Les additions dont il est parlé ici sont celles qui ont été faites après 1662 en vue de la seconde édition de la Logique, qui contenait un second Discours préliminaire.

2. On trouve une trace de cette critique dans l'écrit d'Arnauld dirigé contre Pascal et Domat, en particulier dans ce passage : « Je sçay bien qu'on pourra répondre que c'est au contraire icy une occa- sion de faire voir que la Logique gaste le jugement » (^Vide infraT. X, p. 228).

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