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INTRODUCTION LXXI

entre le fait et le droit 1 . Quel parti les religieuses de Port-Royal doivent-elles prendre en face de ce nouveau mandement ? C’est à ce moment et sur ce point précis, que Pascal et Domat entrent en dissentiment avec Arnauld et Nicole.


B. — Le second Mandement.

De part et d’autre, on s’était accordé, au mois de juin, pour conseiller la signature, sous le bénéfice de la réserve dont le mandement des grands vicaires contenait alors l’expression officielle. De part et d’autre, on se retrouve d’accord, en novembre, pour conseiller aux religieuses de ne signer qu’à la condition d’ajouter au texte du Formulaire une explication où elles introduiraient une distinction par laquelle se trouveraient également satisfaits en toute sécurité de conscience leur respect de l’autorité dans l’Eglise et leur attachement à la grâce efficace de saint Augustin et de ses interprètes. C’est sur le moyen d’introduire cette distinction que Pascal va se séparer des « Messieurs de Port-Royal ». A ceux-ci, en effet, il paraissait suffisant d’indiquer dans la déclaration annexe au Formulaire que l’on souscrit pour la foi, en réservant tacitement les points de fait. Pascal demande que la distinction soit explicite, et que l’on exclue expressément ce qui regarde le fait. Les mêmes hommes qui avaient rédigé, qui en tout cas avaient approuvé le mandement si habile des grands vicaires, ne s’entendent plus sur la formule qui doit lui être substituée.

Ni Arnauld et Nicole d’un côté, ni Pascal de l’autre, n’ont changé de sentiment depuis juin 1661 : si vive qu’ait été

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1. Vide infra T. X, p. 1 63.