LETTRE DE JACQUELINE PASCAL 335
de voir que Dieu semble la changer et qu’elle est abonie depuis ce tems-là.
Je ne sçay plus rien de la visite de M. d’Alançay ; car, comme j’avois sceu tout ce que je desirois, je les ai quittez, et je suis sortie seule pour te [sic] le conter bien à la hate, car je n’ay point de tems. Adieu, priez le Seigneur qu’il me fasse la grace d’avoir de bons yeux dans le cœur, bien sains, bien purs, bien clairvoyants. Il faut encore que je vous dise que toutes les fois qu’on parloit du mal de Margot devant Mme d’Aumont 1, elle souhaitoit qu’elle mourust pour ne pas tant souffrir, et que, quand on parloit de miracles peu assurez, elle disoit que si ce mal guerissoit par l’attouchement de quelques reliques, ce seroit vrai- ment celuy-là qui seroit un miracle.
Mon frere a receu vostre lettre de change.
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1. Anne Hurault de Cheverny, veuve de Charles, marquis d’Aumont, lieutenant-général, morte à Port-Royal de Paris le 19 décembre 1658.
