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CINQUIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 275

cours de laquelle on trouva les formes de cette lettre, fit résoudre de la publier aussitôt. La première édition ne donnait pas les références des textes cités par les casuistes ; quand on recomposa, chez Langlois semble-t-il, et postérieurement à la sixième, on les rétablit.

II. — SOURCES

Arnauld a fourni à Pascal les éléments de cette première attaque contre la morale des Jésuites. La collaboration directe est évidente ; elle est d’ailleurs indiquée par les documents de l’époque. Le 31 mars, d’Asson de Saint-Gilles écrit: « Toutes les lettres au Provincial [ont été] concertées, relues et embellies par [Arnauld] avec l’auteur, qui principalement sur la Morale des Jesuites s’est servi de memoires anciens faits par Mr Arnauld... » et plus loin, parlant de cette cinquième Provinciale, il ajoute qu’ Arnauld « ne laisse pas d’ [y] avoir bonne part, comme aux premières qui ont precedé celle-cy et à celles qui la doivent suivre. » Presque tous les matériaux de cette discussion étaient préparés depuis longtemps déjà ; beaucoup même avaient été utilisés lors des luttes de l’Université contre les Jésuites et dans les écrits polémiques qui avaient suivi. On trouve dans les ouvrages du docteur de Sorbonne tantôt les textes mêmes des Casuistes, cités et commentés, tantôt les références des passages incriminés; toutes ces indications précises nous montrent que les livres que Pascal examinera à nouveau étaient déjà connus de ses amis. C’est ainsi notamment qu’ Arnauld a mis Pascal sur la trace d’Escobar qu’il avait signalé en 1651 et en 1652 ; à son tour Pascal ira puiser dans Escobar des renseignements qui le conduiront à Filliucci, peut-être à Layman.

(Quand Arnauld ou un de ses amis a accompagné ses citations d’un commentaire dont Pascal s’est manifestement inspiré, nous avons cité le casuiste d’après les auteurs jansénistes, et indiqué, s’il y avait lieu, les modifications apportées au texte.