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OEUVRES
liter l’intelligence ; l’abbé Massillon, neveu de l’évêque de Clermont, est l’auteur de cette préface ; la personne qu’il met en cause paraît être Marguerite Perier.
« (Préface p. 42.) ...Mais La Providence voulut que [M. Arnauld] fit un [ouvrage] dont ses amis ne furent pas à beaucoup pres également satisfaits, lors qu’il leur en fit la lecture. Il jugea par leur silence, qu’ils n’étoient pas contens de cette derniere production : et avec cette humilité, qui relevoit infiniment son merite, je vois bien, leur dit-il, que je n’ai pas réussi. Et comme il avoit à sa droite le célebre Paschal : le poussant avec le coude, il lui dit, vous qui avez de l’esprit, vous devriez faire quelque chose sur cette censure.
« Voila ce qui nous a valu les trois premieres Lettres Provinciales..... Ces trois premieres Lettres mortifièrent les Jesuites. Mais elles eurent des suites bien autrement fâcheuses pour eux. Il y avoit alors dans Paris un homme d’esprit, fort différent de nos beaux esprits d’aujourd’hui, qui font consister l’esprit à blasphémer une Religion qu’ils n’ont jamais connue. Il croyoit en Dieu, il respectoit l’Evangile ; il se nommoit le Chevalier de Messé [sic], connu par un ou deux volumes de Lettres qui portent son nom. Cet honnête homme enchanté des premieres Provinciales, vint à Port-Royal, et en fit l’éloge qu’elles méritent, et que tout le monde en faisoit. Mais je vous conseille, ajouta t-il, de vous en tenir là sur cette matiere, autrement vous tomberiez dans des Dissertations théologiques qui ne seroient lues que des Sçavans, et le gros du public n’y prendroit plus d’intérêt. Vous criez tant contre la Morale relâchée des Casuistes de la Société ; que n’attaquez-vous ces Casuistes, le champ est vaste, et peut vous occuper longtemps : la matiere sera à la portée de tout le monde, et les Jésuites, au lieu de clabauder contre vous sur le Jansénisme, se trouveront tout-à-coup dans une position très-fàcheuse; ils seront forcés de se defendre. Et que pourront-ils dire pour justifier des maximes si corrompues ? Je tiens tout ce que je viens de dire de la propre bouche d’une personne qui étoit alors pensionnaire à Port-Royal.
