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TROISIESME LETTRE

1 ESCRITE A UN PROVINCIAL

POUR SERVIR DE RESPONSE

A LA PRECEDENTE.

De Paris ce 9. Fevrier 1656.

Monsieur,

Je viens de recevoir vostre lettre, et en mesme temps l’on m’a apporté une copie manuscrite de la Censure. Je me suis trouvé aussi bien traitté dans l’une, que M. Arnauld l’est mal dans l’autre. Je crains qu’il n’y ait de l’excez des deux costez, et que nous ne soyons pas assez connus de nos juges. Je m’assure que si nous l’estions davantage, M. Arnauld meriteroit l’approbation de la Sorbonne, et moy la censure de l’Academie. Ainsi nos interests sont tout contraires. Il doit se faire connoistre pour deffendre son innocence, au lieu que je dois demeurer dans l’obscurité pour ne pas perdre ma reputation. De sorte que ne pouvant paroistre, je vous remets le soin de m’acquiter envers mes celebres

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1. W. Escrite à un Provincial, manque. — A partir de 1699, les éditions donnent ce sous-titre : « Injustice, absurdité et nullité de la Censure de Monsieur Arnauld. »

2e série. I 14