Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/301

Cette page n’a pas encore été corrigée

TROISIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 195

reproduit cette explication en ajoutant que les trois derniers mots Et Antoine Arnauld avaient été reportés en tête de la signature pour détourner l’attention ou pour faire honneur à Arnauld, biffe cette note, et écrit en surcharge « il vouloit marquer qu’il estoit son serviteur et ancien ami Blaise Paschal.... ». La collaboration semble prouvée surtout par l’argumentation qui se trouve page 212. Des trois textes des Pères qui sont cités, les deux derniers seulement se trouvent dans la lettre d’Arnauld à un duc et pair. Le premier se rencontre pour la première fois dans l’Apologeticus alter, qui est du 16 janvier 1656, mais, dans cet écrit, il est isolé et paraît avoir été ajouté au dernier moment. Pascal met au contraire ce texte en tête de sa discussion très serrée. Plus tard, Arnauld, dans sa Vera S. Thomæ... doctrina, qui est de mars 1656, ajouta ce texte dans sa démonstration en trois colonnes. Enfin nous trouvons dans la 3e lettre apologétique d’Arnauld, qui est du 15 avril 1656 et ne fut imprimée qu’en août 1, une discussion qui reproduit de très près celle de Pascal. S’il est difficile d’admettre que Pascal ait suggéré à Arnauld une aussi importante argumentation théologique, on doit reconnaître ou qu’Arnauld a effectivement collaboré à cette lettre, ou qu’il a transmis à Pascal des notes manuscrites qu’il devait utiliser lui-même dans sa troisième Lettre Apologétique.


A. — LES « CONSIDÉRATIONS » D’ARNAULD

Arnauld. — Considérations sur ce qui s’est passé à l’ Assemblée de la Faculté de Theologie de Paris tenüe en Sorbonne le 4. Novembre 1655. Sur le sujet de la Seconde Lettre de Monsieur Arnauld Docteur de Sorbonne. A Paris, 1655 [fin novembre], 34 p. in-4o.

______________________________________________________________

1. Elle ne fut pas publiée aussitôt. La Ire et la 2e lettres avaient été composées par Arnauld, les 10 et 24 mars i656. Le 17 septembre, il écrit à son frère l’évèque d’Angers : « Vous avez reçu la seconde et la troisieme lettres apologetiques, ce qui nous les fait tenir secretes est l’apprehension qu’ont nos amis, que cela n’irrite nos ennemis, et ne les porte à faire quelque chose de nouveau dans l’Assemblée. »