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TROISIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 189

toit la 2 de , l’imprimerie étant encore scellée et cette 2de etant de mesmes caracteres, forme et papier que la Iere , ce qui a convaincu M. le Ier President, d’ailleurs bien intentionné.

« Remarquez que voici la verité de l’histoire : C’est le Sr Petit qui a imprimé les 2. Lettres à un Provincial, Iere et 2 de , qui par leur agrement et la pure verité qu’elles contiennent ont excité cette violence contre ces 3. imprimeurs. Le Commissaire etant venu à sa boutique avec plusieurs gardes, et ne s’y étant pas trouvé [sic], sa femme monta à l’imprimerie, mit les formes quoique fort pesantes dans son tablier, passa en bas parmi le Commissaire et gardes, et les porta chez un ami là aupres, où dés la nuit on tira 300. de la 2 de , et le lendemain 1 200 ; ce qui irrite toujours de plus en plus les ennemis de la verité, et surtout Mr le Chancelier, qui jette feu et flamme contre M. Arn[auld] et ses amis, qu’il croit auteur de ces lettres qui ruinent en effet la Censure.........

« Samedi 5. fevrier 1656. Aujourd’hui le Sr Savreux a esté transferé avec ses 2. garçons des prisons de l’officialité au Chatelet. On ne sauroit croire la haine que luy portent les ennemis de M. Arn[auld] et de P. R. par la seule raison qu’il est fort affectionné à la verité et à vendre les livres qui la defendent. Mais on auroit aussi peine à croire, combien de personnes, et de condition s’emploient pour sa delivrance. MM. de Ragnols, de Beaumont, Le Nain et de Bernieres sont de ce nombre principalement, sans parler de M. Singlin, de M. Arn[auld] et de tous ceux de P. R.

« J’ai su que MM. Cornet et Morel, docteurs grands Molinistes, s’etoient fait commettre par justice pour visiter tous les papiers, qu’on a pris à ce libraire.

« Ce même jour à commencé à paroitre la 2 de Lettre à un Provincial, touchant les dernieres assemblées en Sorb[onne] contre M. Arn[auld], et touchant la censure de sa lettre. Cette piece est encore plus estimée que la Iere , et fait voir avec un agrement merveilleux l’injustice de cette Censure, laquelle elle rend entierement ridicule... »