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158 OEUVRES

doctrine, luy dis-je, cette grace est suffisante sans l’estre. Justement, me dit-il, car si elle suffit, il n’en faut pas davantage pour agir, et si elle ne suffit pas, elle n’est pas suffisante.

Mais, luy dis-je, quelle difference y a-t’il donc entr’eux et les Jansenistes? Ils different, me dit-il, en ce qu’au moins les Dominicains 1 ont cela de bon qu’ils ne laissent pas de dire que tous les hommes ont la grace suffisante. J’entends bien, 2 luy dis-je, mais ils le disent sans le penser, puis qu’ils adjoustent qu’il faut necessairement pour agir, avoir une grace efficace qui n’est pas donnée à tous, 3 et ainsi s’ils sont conformes aux Jesuites, par un terme qui n’a pas de sens, ils leur sont contraires et conformes aux Jansenistes, dans la substance de la chose. Cela est vray, dit-il : Comment donc, luy dis-je, les Jesuites sont-ils unis 4 avec eux, et que ne les combattent-ils aussi bien que les Jansenistes, puis qu’ils auront tousjours en eux de puissans adversaires, 5 qui soustenans la necessité de la grace efficace qui determine, les empescheront d’establir celle 6 que vous dites estre seule suffisante 7 .

8 Il ne le faut pas, me dit-il : il faut ménager

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1. B. ont cela de bon qu’ils, manque.

2. A 2 B. [repondis-je].

3. A. et manque.

4. W. Car istis se aggregant Jesuitæ.

5. A 2 B. [lesquels].

6. A 2 , [qu’ils veulent] estre.

7. W. qui.... hanc Jesuiticam quæ sola sajficiat, pro7 virili disturbent?

8. A 2 . [Les Dominicains sont trop puissans, me dit-il, et la So-