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TRAITÉ DU TRIANGLE ARITHMÉTIQUE 47»

hazard la luy puisse oster, il n'en doit faire aucun party, mais la prendre entière comme asseurée parce que le party devant être proportionné au ha- zard, puisqu'il n'y a nul hazard de perdre, il doit tout retirer sans party.

Le second est celuy-cy : Si deux joueurs se trou- vent en telle condition que, si l'un gagne, il luy ap- partiendra une certaine somme, et s'il pert, elle ap- partiendra à l'autre ; si le jeu est de pur hazard et qu'il y ait autant de hazards pour l'un que pour l'autre et par conséquent non plus de raison de ga- gner pour l'un que pour l'autre, s'ils veulent se sé- parer sans joiier, et prendre ce qui leur appartient légitimement, le party est qu'ils séparent la somme qui est au hazard par la moitié, et que chacun prenne la sienne.

Corollaire premier.

Si deux joueurs jouent à un jeu de pur hazard, à condition que, si le premier gagne, il luy revien- dra une certaine somme, et s'il pert, il luy en re- viendra une moindre; s'ils veulent se séparer sans jouer, et prendre chacun ce qui leur appartient, le party est que le premier prenne ce qui lui revient en cas de perte, et de plus la moitié de l'excès dont ce qui luy reviendroit en cas de gain surpasse ce qui luy revient en cas de perte.

Par exemple, si deux joueurs jouent à condition que, si le premier gagne, il emportera 8 pistolles, et s'il pert, il en emportera 2 : je dis que le party est

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