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Dans la condition véritable de ces trois joueurs, il n'y en a qu'un qui peut gagner, car la condition est que, des qu'un a gagné, le jeu cesse. Mais, en la condition feinte, deux peuvent atteindre le nombre de leurs parties : sçavoir, si le premier en gagne une qui luy manque, et un des autres deux qui luy manquent ; car ils n'auront joiié que trois parties, au lieu que, quand il n'y avoit que deux joueurs, la condition feinte et la véritable convenoient pour les avantages des joueurs en tout ; et c'est ce qui met l'extrême différence entre la condition feinte et la véritable.

Que si les joueurs, se trouvans en l'e'tat de l'hypo- thèse, c'est-à-dire s'il manque une partie au premier et deux au second et deux au troisiesme, veulent maintenant de gré à gré et conviennent de cette con- dition qu'on jouera trois parties complètes, et que ceux qui auront atteint le nombre qui leur manque prendront la somme entière, s'ils se trouvent seuls qui l'ayent atteint, ou, s'il se trouve que deux l'ayent atteint, qu'ils la partageront également, en ce cas, leparty se doit faire comme je viens de le donner, que

le premier ait i6, le second 5 — • le troisiesme 5 —de

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27 pistoles, et cela porte sa démonstration de soy- mesme en supposant cette condition ainsi.

Mais s'ils jouent simplement à condition, non pas qu'on joiie nécessairement trois parties, mais seule- ment jusques à ce que l'un d'entre eux ait atteint ses parties, et qu'alors le jeu cesse sans donner moyen

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