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INTRODUCTION

L'époque même où Jacqueline marque la ferveur de son entrée définitive en religion, est celle où son frère semble avoir recherché avec le plus de passion l'éclat de la gloire mondaine. Deux témoignages de cette ambition nous sont restés, exactement contemporains des lettres de Jacqueline qui sont publiés dans les pages précédentes.

L'un se trouve dans la Muse historique de Loret ; on y lit, à la date du i/i avril 1 652, le récit d'une réunion qui venait de se tenir chez la duchesse d'Aiguillon :

Je me rencontray l'autre-jour Dedans le petit Luxembourg, Auquel beau lieu, que Dieu bénie, Se trouva grande Compagnie Tant Duchesses que Cordons-bleus*, Pour voir les êfets merveilleux D'un Ouvrage d'Aritmetique Autrement de Matématique, Où, par un secret sans égal, Son rare auteur nommé Pascal Fit voir une spéculative Si claire et si persuazive, Touchant le calcul et le jet, Qu'on admira son grand projet.

��I. Le cordon bleu était l'insigne de l'ordre du Saint-Esprit. Quoique l'expression fût parfois employée par manière de plaisanterie, pour déflignor les beaux esprits de l'Académie française par exemple, il est manifeste, ici, que Loret fait seulement allusion à la noblesse des auditeurs de Pascal,

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