Page:Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée

LETTRE DE LA SOEUR JACQUELINE DE

SAINTE EUPHEMIE PASCAL

A M. PASCAL SON FRERE,

A Port Royal du Saint- Sacrement, ce 7 mars i652^

Mon très cher frère, Je ne puis mieux vous tesmoigner le désir que j'ay que vous receviez avec paix et dans un esprit tranquille, et fidelle à correspondre aux grâces de Dieu, la nouvelle quej'ayàvous dire, que par le choix que j'ay fait de M. Hohier^ pour vous la porter. L'estime que vous faites de son mérite, de sa vertu et de l'honneur de son amitié, m'oste tout sujet de craindre que ce qu'il y aura de fas- cheux pour vous, qui pourra estre adouci par la considé- ration de la satisfaction et de l'avantage qui m'en revient, ne le soit par l'entremise d'une personne qui en est si capable. Il a receu avec tant de charité cette commission que nous luy en devons estre éternellement obligez, vous parce qu'il vous aidera à estouffer les sentiments de la nature qui pourroient s'opposer au sacrifice dont Dieu vous offre une si heureuse occasion dans cette rencontre en ma personne ; et moy parce qu'il sera l'instrument dont Dieu se servira pour exaucer enfin les prières et les larmes conti- nuelles que je luy offre depuis plus de quatre ans. Car encore

��1. Nous suivons le texte de Faugère. Le manuscrit de la Biblio- thèque Nationale donne: 7/9 mars , le 3« ms. Guerrier 7/9 mai.

2. Victor Cousin donne, avec le 12988, /?o6jer, qui fait songer à un pseudonyme, ou plutôt encore à une mauvaise lecture, de M. de Rebours. Tallemant des Reaux(2« éd. Monmerqué, i86i,t. XI, p. 68) fait, il est vrai, mention d'un docteur de Sorbonne qui s'appelait M. Hobier et qui aurait eu, sans la mériter tout à fait, « la réputa- tion d'un saint. »

�� �