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TRAITÉ DE LA PESANTEUR DE LA MASSE DE L’AIR

hauts et quelques profonds qu’ils soient, quand l’Air y est mediocrement chargé.

Mais auparavant, il faut entendre qu’en toutes les Pompes qui sont à mesme niveau, l’eau s’éleve precisément à la mesme hauteur (j’entends toujours en un mesme temperamment d’Air) ; car l’Air y ayant une mesme hauteur, et partant un mesme poids, le poids y produit de semblables effets.

Et c’est pourquoy nous donnerons d’abord la hauteur où l’eau s’éleve aux lieux qui sont[1] à niveau de la mer, parce que toute la mer est precisément du mesme niveau, c’est à dire également distante du centre de la terre en tous ses points : car les liquides ne peuvent reposer autrement, puisque les points qui seroient plus hauts couleroient en bas ; et ainsi la hauteur où nous trouverons que l’eau s’éleve dans les Pompes en quelque lieu que ce soit, qui soit au bord de la mer, sera commune à tous les lieux du monde qui sont au bord de la mer : et il sera aisé d’inférer de là à quelle hauteur l’eau s’élevera dans les lieux plus ou moins élevez de 10. ou 20. 100. 200. ou 500. toises, puisque nous avons donné la difference qu’elles apportent.

Au niveau de la mer, les Pompes aspirantes élevent l’eau à la hauteur de 31. pieds deux poulces à peu pres ; il faut entendre quand l’Air y est chargé mediocrement.

  1. Bossut imprime au.