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ŒUVRES

non que tous les corps contigus resistent à l’effort qu’on fait pour les separer quand l’Air ne peut succeder entre eux : soit que cet effort vienne de leur propre poids, comme dans les exemples où l’eau monte, et demeure suspenduë malgré son poids ; soit qu’il vienne des forces qu’on employe pour les des-unir, comme dans les premiers exemples.

Voilà quels sont les effets qu’on attribuë vulgairement à l’horreur du vuide : nous allons faire voir qu’ils viennent de la pesanteur de l’Air.


Section seconde.Que la pesanteur de la masse de l’Air produit tous les effets qu’on a attribués a l’horreur du vuide.


Si l’on a bien compris, dans le Traitté de l’Equilibre des liqueurs, de quelle manière elles font impression par leur poids contre tous les corps qui y sont, on n’aura point de peine à comprendre comment le poids de la masse de l’Air, agissant sur tous les corps, y produit tous les effets qu’on avoit attribuez à l’horreur du vuide ; car ils sont tout à fait semblables, comme nous l’allons montrer sur chacun.


I
Que la pesanteur de la masse de l’Air cause la difficulté d’ouvrir un soufflet bouché.

Pour faire entendre comment la pesanteur de la masse de l’Air cause la difficulté qu’on sent à ouvrir un soufflet, lorsque l’air n’y peut entrer, je feray voir une pareille resistance causée par le poids de