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TRAITÉ DE LA PESANTEUR DE LA MASSE DE L’AIR[1]


Chapitre I.Que la masse de l’Air a de la pesanteur, et quelle presse par son poids tous les corps qu’elle enferme.


On ne conteste plus aujourd’huy que l’Air est pesant ; on sçait qu’un balon pese plus enflé que desenflé : cela suffit pour le conclure ; car s’il estoit leger, plus on en mettroit dans le balon, plus le tout auroit de legereté ; car le tout en auroit davantage qu’une partie seulement : or, puisqu’au contraire plus on y en met, plus le tout est pesant, il s’ensuit que chaque partie est elle mesme pesante, et partant que l’Air est pesant.

Ceux qui en desireront de plus longues preuves n’ont qu’à les chercher dans les Auteurs qui en ont traitté exprés[2].

  1. Nous reproduisons en fac-similé, p. 195, la gravure de l’édition originale de 1663 ; il est à remarquer qu’il n’y a pas dans le texte de renvoi aux figures. Nous ne savons pas si c’est Pascal, ou son éditeur, qui a imaginé de disposer l’espèce de tableau à double entrée qui illustre la correspondance des deux Traités.
  2. Pascal renvoie au début des Essays de Iean Rey, docteur en medecine sur la recerce de la cause pour laquelle l’Estain et le Plomb augmentent de poids quand on les calcine, Bazas, 1630 — à la première journée des Dialogues de Galilée, dans les Discorsi de 1638 — aux différents recueils de Mersenne : en 1644 les Phenomènes pneumatiques, prop. XXIX–XXXIV, p. 140-156, en 1647 le chapitre vi des Reflectiones