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TRAITÉ DE L’ÉQUILIBRE DES LIQUEURS

donc toutes doivent estre en repos, parce qu’il n’y a pas plus de raison pourquoy l’une cede que l’autre : de sorte que si un Vaisseau plein d’eau n’a qu’une seule ouverture, large d’un poulce, par exemple, où l’on mette un Piston chargé d’un poids d’une livre, ce poids fait effort contre toutes les parties du Vaisseau generalement, à cause de la continuité et de la fluidité de l’eau[1] : mais pour determiner combien chaque partie souffre, en voicy la regle : Chaque partie large d’un poulce, comme l’ouverture, souffre autant que si elle estoit poussée par le poids d’une livre (sans compter le poids de l’eau dont je ne parle pas icy, car je ne parle que du poids du Piston), parce que le poids d’une livre presse le Piston qui

    poids de 100 livres à la hauteur de deux pieds, on peut aussi lever un poids de 100 livres à la hauteur de deux pieds, en peut aussy lever un de 200 livres à la hauteur d’un pied, ou un de 50 a la hauteur de 4 pieds. » Examen de la question, sçavoir si un corps pese plus ou moins, estant proche du centre de la terre qu’en estant esloigné. Descartes à Mersenne, du 13 juillet 1638. Éd. Adam et Tannery, t. II, p. 228. Cf. Lettre du 12 sept. 1638 : « La mesme quantité de cette force qui sert à lever ce poids à la hauteur d’un pied ne suffit pas eadem numero pour le lever à la hauteur de deux pieds, et il n’est pas plus clair que deux et deux font quatre, qu’il est clair qu’il y en faut employer le double » (ibid. p. 353). Voir Duhem, Les Origines de la Statique, t. I, p. 339, et Revue générale des sciences, p. 906, p. 607.

  1. M. Duhem a rapproché de ce passage le texte du Diversarum speculationum liber : « Sit exempli gratia, tota fistula, seu hirundo, per quam ascendit aqua F, mortarium vero sit AU quod tam altum sit ut F sed F angustior ipso AU. Nunc cum repleta fuerint hæc duo vasa, manifestum erit quod aqua ipsius F. sufficiens erit ad resistendum toti aquæ ipsius AU et aqua AU resistet aquæ F quamvis aqua AU majoris quantitatis sit et ponderis ipsa F. Hoc autem evenit ex eo quod aqua AU non impellit aquam F toto suo pondere, propterea quod pondus dividitur proportionaliter supra basim vasis » (p. 287–288).