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APPENDICE
Tiré de l'Édition des Œuvres de Pascal par l'abbé Bossut, 1779, t. III, pp. 525-526[1].


Avertissement sur les vers suivants.

On voit par plusieurs Pensées de Pascal, qu'il avoit peu de goût pour la Poésie. Cependant il y a au Château de Fontenay-le-Comte deux Tableaux derrière lesquels sont les Vers suivants, qu'on assure par tradition estre escrits de sa main même. C'est ce que j'ai appris immédiatement d'un homme très digne de foi, qui les a vus. Je n'ai pas été à portée de vérifier par moi-même si la tradition dont il s'agit est fondée : je le suis encore moins de prononcer si Pascal est réellement l'Auteur de ces Vers ; mais je crois devoir les insérer ici, pour compléter, autant qu'il est possible, la présente édition.


Vers écrits derrière le premier tableau.

Les plaisirs innocents ont choisi pour asyle
Ce palais, où l'art semble épuiser son pouvoir :
Si l'œil de tous côtés est charmé de le voir,
Le cœur à l'habiter goûte un bonheur tranquille.
  1. Ces vers avaient été publiés par Condorcet, dans une Addition à son édition des Pensées (Londres, 1776, p. 505), précédés de ces mots : « Me du *** donnoit un azile dans son château de Fontenai-le- Comte, au Port-Royal fugitif et persécuté par les Jésuites, on a trouvé, dans ce château, deux tableaux derrière lesquels étaient les vers suivants de la main même de Pascal... » Nous reproduisons de préférence l'avertissement de Bossut, bien qu'il ait été publié postérieurement — parce que nous croyons qu'en fait Condorcet a travaillé sur les matériaux fournis par l'abbé Bossut.