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RELATION DE JACQUELINE PASCAL 93

Vous veoyez, par ce petit récit, combien*, [ou/r^] les générales, j'en ay receu de particulières dont il me fau- dra rendre compte ; je l'appréhende beaucoup, et c'est pour quoy j'implore de tout mon cœur le secours de vos prières, et de celles des autres qui peuvent quelque jour le veoir, pour obtenir cette miséricorde dont j'ay si grand besoin, de vivre et de mourir en vraye religieuse du Saint Sacrement et de la maison de P.-R. (ces deux tiltres comprenant tout ce que je pourrois dire) ; de peur qu'après avoir receu tant de grâces pour mon salut, elles ne servent à ma condamnation, et que les mesmes conso- lations dont sa bonté a daigné essuyer mes larmes ne soyent les accusatrices de mon infidélité. J'ay quelque droit d'attendre cela de vous, puisque parmy celles là se trouve nécessairement l'obligation heureuse d'estre toute ma vie et de tout mon cœur, [ma très chère mère, vostre très humble et très obéissante servante et fille,

ScEUR Jacqueline de Sainte Euphemie R. L]

Je pensois, ma chère Mère, qu'il ne me restoit plus d'excuses à vous faire ; mais je me souviens que j'ay oublié de vous descandalizer du papier doré que j'ay employé icy ^ Je l'ay trouvé dans une cassette qu'on

��1. Ms. : entre. Nous suivons la leçon du second Recueil Gazier.

2. Le manuscrit sur papier doré ne nous est pas parvenu. Les copies que nous avons consultées fournissent deux textes à certains égards très différents; l'un n'est que dans un Recueil, mis par M. Gazier à notre disposition; l'autre, qui se retrouve dans deux Recueils de la bibliothèque de M. Gazier, avec cette mention : Relations de ma sœur Euphemie qu'il faut tenir secrette à cause des personnes qu'elle touche^ et aussi dans les manuscrits de la Bibliothèque Nationale, (f. fr. 17797) est le prototype du texte imprimé de 1742. Cette dernière particula- rité semble indiquer que le second texte est un texte disposé en vue d'une publication éventuelle et par conséquent postérieur. Il n'est

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