Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/84

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marquable, c’est que la syringue pezée en cet estat sans la retirer du vif argent, ny la bouger en aucune façon, peze autant (quoy que l’espace vuide, en apparence, soit si petit que l’on voudra) que quand, en retirant le piston davantage, on le fait si grand qu’on voudra, et qu’elle peze toujours autant que le corps de la syringue avec le vif argent qu’elle contient de la hauteur de deux pieds trois pouces, sans qu’il y ait encore aucun espace vuide en apparence ; c’est à dire, lors que le piston n’a pas encore quitté le vif argent de la syringue, mais qu’il est prest à s’en des-unir, si on le tire tant soit peu. De sorte que l’espace vuide en apparence, quoy que tous les corps qui l’environnent tendent à le remplir, n’apporte aucun changement à son poids, et que, quelque difference de grandeur qu’il y ait entre ces espaces, il n’y en a aucune entre les poids18.



tres liquides, comme le vif-argent, le vin, l’huile etc. Ils se briseraient à une hauteur plus ou moins grande que 18 brasses, en proportion inverse de leur pesanteur spécifique comparée à celle de l’eau en mesurant ces hauteurs toujours perpendiculairement. » Discorsi e dimostrazione matematiche. Leyde, 1638. Ed. Alberi XIII, 20. Traduit par Charles Thurot, Note historique sur l’expérience de Torricelli, Journal de Physique, 1872, I, 171 sqq. Dans une note de l’Avis Au Lecteur de l’Observation"" de Petit ""touchant le Vuide (vide supra, t. I, p. 326 et 330, n. 3). Dominicy avait résumé cette page de Galilée :

il donnait même quelques phrases en italien, en particulier celle où se trouve l’expression dell’ altezza limitatissima que Pascal cite dans la conclusion de ses Traités posthumes. Cf. t. III, p. 264.

18. Pascal néglige la variation de poids tenant à la poussée de l’air. M. Mathieu en a conclu (Revue de Paris, 1er avril 1906, p. 577) que Pascal ne croyait pas à la pesanteur de l’air. M. Duhem fait observer avec raison « que la poussée de l’air, dont Pascal ne parle pas, est en effet trop faible pour qu’il y ait lieu d’en tenir-