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INTRODUCTION

Le surlendemain même du jour où Biaise Pascal écrivait à son beau-frère et à sa sœur cette lettre d'austère religion, et sans attendre leur arrivée. Biaise Pascal s'occupait de régler avec Jacqueline la succession de son père. Jacqueline lui cé- dait le capital qui lui revenait, à charge par Biaise Pascal de lui servir une rente viagère.

Ne nous étonnons point, comme a fait Joseph Bertrand *, de la forme sous lequel le contrat fut rédigé par les notaires — donation gratuite de capital et constitution gratuite de rentes — ni de la satisfaction facile d'un scrupule dont nous retrouverons l'écho dans une lettre adressée par le vicaire général Queras à M.Perier infra,i. III, p. 7 ; ne nous étonnons point non plus qu'il ait paru préférable de faire six contrats particuliers : ce sont là des clauses de style qui n'ont qu'une importance secondaire si l'ensemble des conventions est équi- table. Or, en apparence il y a équité : « Jacqueline, si l'on veut résumer l'ensemble de ces actes, place l'argent comptant qui lui échoit dans la succession de son père, en rente via- gère, au taux de sept et demi pour cent, ce qui, en ayant égard à son âge et au taux de l'intérêt à cette époque, paraît un marché équitable ^. » Mais les garanties données à Jacque- line sont rendues illusoires et fictives par les restrictions im- posées par Biaise Pascal pour l'exécution de ses engagements. Et parmi ces restrictions se trouve la plus singulière qu'on puisse imaginer, après les quatre années d'attente anxieuse où Jacqueline Pascal a vécu aux côtés de son frère, alors même que Pascal vient de renouveler sa profession de foi en

��I. Biaise Pascal 1891, p. 76 ibid.

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