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CORRESPONDANCE DE PASCAL ET DE M. DE RIBEYRE

mon imprimé comme d’une preuve indubitable pour le convaincre, comme il fit par une belle lettre latine imprimée qu’il luy addressa[1], par laquelle il luy fit passer cette desmangeaison, en luy mandant qu’il ne reussiroit pas dans sa prétention : que dès l’année 1644. on sçavoit en France que cette Experience avoit esté faite en Italie ; qu’en 1646. elle avoit esté faite en France par plusieurs personnes et en plusieurs lieux ; qu’en la mesme année j’y en avois adjousté plusieurs autres ; qu’en 1647. j’en avois fait imprimer le récit, dans lequel j’avois énoncé cette mesme Experience comme faite en Italie 4 ans auparavant ; que mes imprimés avoient esté veus dés la mesme année 1647. en toute l’Europe, et mesmes en Pologne ; qu’en fin il estoit indubitable qu’il ne l’avoit faite que sur l'enonciation qu’il en avoit veuë dans mon imprimé envoyé en Pologne ; et qu’ainsi si long-temps après mon escrit, il n’estoit pas supportable de s’en dire l’Auteur[2].

  1. La lettre de Roberval est datée du 20 septembre 1647 ; le permis d’imprimer pour l’écrit de Pascal est du 8 octobre. Mais l’exemple de la seconde Narration donne à penser que la date inscrite par Roberval marque le jour où il a commencé à écrire son récit ; d’autre part, la rédaction de Pascal pourrait bien être de plusieurs semaines antérieure à la délivrance du Permis.
  2. Le texte de la lettre de Roberval (supra, t. II, p 21), ne justifie nullement les paroles de Pascal. Il semble que Pascal, en parlant de Roberval, ait eu dans la pensée la publication de la lettre de Petit, qui suivit la publication des Experiences nouvelles. Le passage visé par Pascal est celui où Marc-Antoine Dominicy, après avoir publié la lettre de Petit à Chanut (vide supra, t. I, p. 329), annonce à son lecteur qu’il y joint la reproduction « du livre venu de Pologne qu’on m’a commandé de faire aussi imprimer, tant pour la curiosité dont est question, que pour justifier qu’on n’a fait en ces pays-là