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CORRESPONDANCE DE PASCAL ET DE M. DE RIBEYRE

Thèses qui furent dernièrement proposées dans le Collège de Montferrand, et qui vous ont esté dédiées, où il se fit un certain prologue, dont le principal dessein estoit d’imposer à toute l’assistance que je m’estois voulu dire l’auteur d’une expérience très fameuse qui n’est pas de mon invention. Voicy les termes de ce prologue, qui furent recueillis à l’heure mesme, et qui m’ont esté envoyez en substance :

Il y a de certaines personnes aymans la nouveauté, qui se veulent dire les Inventeurs d’une certaine experience dont Toricelli est l’Auteur, qui a esté faite en Pologne ; et nonobstant cela, [1][ces] personnes se la voulans attribuer, après l’avoir faicte en Normandie, sont venues là publier en Auvergne[2].

Vous voyez, Monsieur, que c’est moy dont on a parlé, et qu’on m’a particulièrement designé, en spécifiant les Provinces de Normandie et d’Auvergne.

Je ne vous cele point Monsieur, que je fus merveilleusement surpris d’apprendre que ce Pere, que je n’ay point l’honneur de cognoistre, dont j’ignore le nom, que je n’ay aucune mémoire d’avoir jamais

.

    veilles leur liaison, outre qu’il y avoit de la parenté assés proche. Comme ils aymoient beaucoup l’un et l’autre les mathématiques, ils en faisoient aussi des estudes particulières et des expériences sur le vuide, etc. » (Lettre écrite de Clermont, le 13 mars 1702, Bibliothèque Mazarine, 4551)

  1. L’imprimé donne ses.
  2. Ces thèses n’ont pas été retrouvées ; M. Elie Jaloustre, qui a entrepris des recherches approfondies sur les Anciennes Écoles d’Auvergne (Académie des Sciences et Belles Lettres de Clermont, 1881), estime, dans une communication bienveillante qu’il m’a faite, qu’elles sont perdues.