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PREMIÈRE NARRATION DE ROBERVAL SUR LE VIDE

quod per mechanica instrumenta non sit possibile aquam elevari in fistula, seu canali ultra octodecim ulnas, quapropter intellexi, nec posse ab eadem virtute contiguante elevari mercurium usque ad secundum ulnam, ob excessum ejus gravitatis super gravitatem aquae : quapropter me incessit ingens cupido parandæ ejusmodi fistulae ex vitro, quatenus ad oculum dirimerem quaestionem celeberrimam, disputatam a mundo erudito. Feci, et vidi oculis meis

Locum sine locato
Corpus motum successive in vacuo
Lumen nulli corpori inhærens. »

Au moment où il recevait ce livret, Mersenne était en train d'écrire la première Préface de ses Reflectiones ; il s'interrompt aussitôt pour raconter ses entrevues à Rome avec le P. Magni, le conseil qu'il lui a donné de lire les Principes de Descartes, Puis, venant à l'analyse et à la critique de la Demonstratio ocularis, il rappelle ce qu'il a dit de Torricelli dans le commencement de sa Préface et dans son dernier chapitre : nec addere [velim], continue-t-il, Clarissimum Paschalium Rothomagi dudum plures hujusce vacui observationes, quam ullum alium fecisse... Il mentionne l'expérience sur le vide faite soit avec du vin, soit avec de l'eau, dont Torricelli avait peut-être prévu le succès, mais qu'il n'avait pas faite lui-même : quod licet Clarissimus Torricellius prævidisset, minime tamen, puto, fuerat expertus.

Le 20 septembre, Roberval écrivit une lettre à des Noyers qui fut immédiatement imprimée[1] et par l'intermédiaire de son destinataire envoyée au P. Magni. C'était un exposé magistral des expériences de Pascal à Rouen, auxquelles Roberval

  1. Vide infra, p. 491. Nous ne connaissons pas d'exemplaire de l'impression originale; la Bibliothèque Mazarine possède, n° 56559 et n° 14120, un exemplaire des deux réimpressions faites par Magni lui-même. Cf. infra, p. 507-509.