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SECONDE NARRATION DE ROBERVAL SUR LE VIDE 301

ils ne viendront pas aysemenl à bout ; mais s'ils en vienent à bout, je vous assure que le vif argent n'y descendra en au- cune façon hors du tuyau ; non pas qu'il soit alors moins pesant, ny que la colomne d'air luy résiste davantage, mais pour ce qu'il n'y aura point de place en la chambre où il se puisse placer, à cause qu'elle sera toute plaine d'air » (A.T.V, ii6).

Par la même lettre, Descartes communiquait au P. Mer- senne ses observations sur la hauteur de la colonne mer curielle dans un tuyau fixe, observations qui se croisent avec une lettre de Mersenne. Il y ajoute huit jours après quelques réflexions sur le même sujet (7 février i6/i8; A. T., V, 119). Le [\ avril 1648 ce n'est plus aux pro- tecteurs du vide qu'il s'en prend ; c'est aux partisans de la raréfaction de l'air. Mersenne, en effet, comme le mon- tre la lettre du 17 mars (sapra, p. 295), lui a fait connaître les nouvelles expériences et la conversion inat- tendue de Roberval. Descartes répond : « Mon Révérend Père, Toutes vos expériences du vif argent ne m'estonnent point, et il n'y en a point que je n'accorde fort facilement avec mes principes, au moins en tant qu'elles sont vrayes ; car, pour celles que vous avez des autres, elles sont en partie falsifiées par les imaginations de ceux qui les font, comme entre autres celle-cy, qu'un pouce d'air fait baisser le vif argent d'un pouce, et 2 pouces le font baisser de 2 pouces, etc. ; car cela dépend du degré de chaleur plus ou moins grand, par lequel cet air est raréfié. Et affin que vous sca- chiez que ce n'est point l'air enfermé dans le tuvau, ny aussy la chaleur, qui fait hausser et baisser le vif argent selon les tems, je vous diray que j'ay eu, plus de six semaines durant, deux tuyaux, l'un où il n'y avoit point d'air pour tout et qui estoit en lieu froid en une chambre haute, l'autre où il y avoit un peu d'air et qui estoit dans un poésie où on faisoit continuellement du feu, et que, néanmoins, le vif argent de ces deux tuyaux haussoit et baissoit a mesme mesure, lorsque le tempérament de l'air de dehors se changeoit : en sorte

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