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LETTRE DÉTIENNE PASCAL AU P. NOËL 203

treprends de Vert justifier en la présence de V. A. Elle en avoit bien auparavant esté soupçonnée ; mais personne navoit encore eu la hardiesse de mettre des soupçons enfuit, et de luy confronter les Sens et l'Expérience. Je fais voir icy son intégrité, et monstre la fausseté des faits dont elle est chargée, et les impostures des tesmoings quon luy oppose. Si elle estoit cogneii de chacun comme elle est de V. A., à qui elle a descouvert tous ses secrets, elle nauroit esté accusée de personne, et on se seroit bien gardé de lui J aire un procezsur de Jausses deppositions , et sur des expériences mal recogneuës et encore plus mal avé- rées. Elle espère, Monseigneur, que vous lui Jerez justice de toutes ces calomnies. Et si, pour une plus entière justifi- cation, il est nécessaire quelle paye d'expérience, et qu'elle rende tesmoing pour tes moing , alléguant l'esprit deV.A., qui remplit toutes ses parties, et qui penettre les choses du monde les plus obscures et les plus cachées, il ne se trouvera per- sonne. Monseigneur, qui ose asseurer qu'au moins, à l'esgard de V. A., il y ait du vuide dans la nature * . Cette raison ne laisse rien à faire à toutes les expériences produites et à produire ; et je ne doubte point que nos adversaires n 'en

��de i6/i8 aux troubles de la Fronde, son mariage en i654 avec une nièce de Mazarin, sa « conversion » au jansénisme et à l'ascétisme qui devait être l'œuvre de Pavillon, évêque d'Aleth (i658).

I. Ce genre de plaisanteries était dans le goût du temps. Guiffart disait dans son Discours sur le Vide, précisément en parlant de Pas- cal : « Voulant monstrer que le Vuide estoit possible en la Nature, il fit bien voir aussi que le Vuide n'estoit pas en son esprit » (p. 7). La dédicace de V Observation touchant le vide, rédigée par Marc-An- toine Dominicy à l'adresse du chancelier Seguier, roule sur un thème analogue. En voici le début: « J'ay grande raison de craindre qu'en vous offrant l'expérience du Vuide, dont la France a l'obliga- tion principalement à la curiosité de Monsieur Petit, il ne m'en arrive de mesmcs, qu'à ceux qui se presentoient autrefois devant les Autels avec les mains vuides, »

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