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LETTRE DÉTIENNE PASCAL AU P. NOËL 2o9

par Toricelly* ; je ne scay pourquoy, vous servant de cette pensée, vous ne faites pas mention qu'elle est de Tori- celly. Je veux aussy proposer mes difficultez à quelques autres personnes dont la doctrine et le profond raisonne- ment me sont cognues depuis longues années, que je veoids de mesme incliner à cette opinion^, et de laquelle je ne suis pas moy mesme peu persuadé, bien que je ne le soye pas entièrement. Je ne sçay pas quel sera l'événe- ment des difficultez que j'ay à proposer ; mais comme ce n'est ny Fopiniastreté, ny l'ambition de l'empire des cog- noissances, qui règne dans leur esprit ny dans le mien, je sçay avec asseurance que la raison l'emportera. Quoy qu'il en arrive, je ne feray plus d'obstacle aprez cela à la publicquation de cette repartie, dont j'ay desja fait veoir le manuscript, et de toutes vos autres communications, en cette ville de Rouen, à tous ceux qui en ont eu curiosité, comme choses desja publiques dans Paris.

Apres cela, mon père, s'il vous reste quelque doute de la raison pour quoy cette dernière repartie^ à vostre répli- que n'a point encore veu le grand jour, et comment il est arrivé que, sans avoir l'honneur d'estre cogneu de vous, je me sois donné celuy de vous escrire ; je vous supplie, en un mot, d'attribuer le premier à l'obéissance du fils, et le second à la condescendance du père.

Mais, avant que de m'acquiter de la charge que j'ay prise, je vous diray, mon père, que quand mon fils me fait remarquer, par sa lettre, que vostre livret est une

��I. Petit avait dû présenter l'hypothèse, avec reipérience, comme étant de Torricelli (supra, t. I, p. 33o) ; c'est l'année sxiivante que Marc-Antoine Dominicy fit valoir les prétendus droits de Galilée (supra, I, p. 826).

a. Allusion au P. Mersenne et à Roberval (^Vide infra, p. Sog.)

3. [réplique à vostre] repartie.

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