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LETTRE DE PASCAL A M. LE PAILLEUR 207

que par escrit, il a pensé qu'en effet le doigt ne sen- toit plus aucune attraction, ce qui est absolument faux, car on la ressent toujours également. Mais l'hypothèse de ce père est si accommodante, qu'il a démontré, par une suite nécessaire de ses principes, pour quoy le doigt ne sent plus aucune attraction, quoyque cela soit absolument faux. Je crois qu'il pourra rendre aussi facilement la raison du contraire par les mesmes principes. Mais je ne sçay quelle estime les personnes judicieuses feront de sa façon de montrer qu'il prouve avec une pareille force l'affirmative et la négative d'une mesme proposition. Vous voïezpar là, monsieur, que le P. Noël appuie cette matière invisible sur des expériences fausses, pour en expliquer d'autres qu'il a mal entendues. Aussyestoit il bien juste qu'il se servist d'une matière que l'on ne sçauroit voir et qu'on ne peut comprendre, pour respondre à des expériences qu'il n'a pas vues et qu'il n'a pas comprises. Quand il en sera mieux informé, je ne doute pas qu'il ne change de pensée, et sur tout pour sa légèreté mouvante ; c'est pour quoy il faut remettre la response de ce livre lorsque ce père l'aura corrigé, et qu'il aura reconnu la faus- seté des faits et l'imposture des tesmoins qu'il oppose, et qu'il ne fera plus le procez à l'opinion du vuide

��tion du piston, vient de ce que le doigt est poussé dans la syringue par l'eau comme le reste : cette douleur cesse, quand le corps qui entre, poussé dans la syringue pour y trouver place, trouve passage par d'autres endroits ; ce qui arrive quand le piston est bien avancé dans la syringue, et esloigné du doigt qui bouche son ouverture. » (p. 36 37).

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