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RÉPONSE DE BLAISE PASCAL lÔi

sans (langer d'erreur, soustenir l'une au préjudice des autres comme, dans la comparaison de la pierre, qui pourra, avec opiniastreté, maintenir que le feu ayt causé sa chaleur, sans se rendre ridicule* ?

Vous voyez par làqu'encores que de vostre hypo- thèse s'ensuivissent tous les phénomènes de mes ex- périences, elle seroit de la nature des autres ; et que, demeurant tousjours dans les termes de la vraysem- blance, elle n'arriveroit jamais à ceux de la démons- tration. Mais j'espère vous faire un jour veoir plus au long, que de son affirmation s'ensuivent absolu- ment les choses contraires aux expériences. Et pour vous en toucher icy une en peu de mots : s'il est vray, comme vous le supposez, que cet espace soit plein de cet air, plus subtil et ignée, et qu'il ayt l'in- clination que vous lui donnez, de rentrer dans l'air d'oii il est sorty, et que cet air extérieur ayt la force de le retirer comme une éponge pressée, et que ce soit par cette attraction mutuelle que le vif argent se tienne suspendu, et qu'elle le fait remonter mesme quand on incline le tuyau : il s'ensuit nécessairement que quand l'espace vuide en apparence sera plus grand, une plus grande hauteur de vif argent doit estre suspendue (contre ce qui paroist dans les ex-

��I . Dans une fort inléressanlc dissertation : Pascal et îc système de Copernic, insérée au lome XVIIi du Bulletin de l'Académie Del- phinale, année 190^ (Grenoble, iQoS), p. 276, M. G. Allix cite la préface de VAristarque de i644 où Roberval s'excuse de ne pas pren- dre parti pour Aristarquo, c'est-à-dire Copernic, contre Ptolémée et Tycho : « Neque enim recle sentientem Matliematicum decet opinio- nes seqiii, sut huic adherere, illas vero rejicere donec evidens pro-

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