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OEUVRES

��mels, y ayant au mesme endroit : et major serviet minori. On le pressa, et on voulut, par ce lieu tout entier, luy prouver que S* Paul, faisant cette exclamation, parloit de la réprobation du peuple juif et de Feslection des Gentils, et que, par conséquent, cela regardoit la grâce du salut. — Il dit qu'il faudroit avoir le livre, et considérer ce qui est devant et après ; et que jamais il ne disputoit sur des pas- sages qu'avec les livres, et en examinant les endroits tout entiers. Ainsy comme on ne jugea pas à propos de deman- der un Nouveau Testament, on laissa ce passage, et on parla de celuy de saint Augustin, sur lequel on s'estonna fort d'une explication si esloignée de la pensée de ce Père, et on luy dit que certainement son esprit voioit des choses dans les Pères que jamais les autres n'y eussent ren- contrées. — 11 prit cet estonnement pour une admiration, et continua d'apporter un autre passage de S* Jean Da- mascene qu'il avoit trouvé pour confirmer ce qu'il avoit dit dans le premier entretien et qu'il répéta encore dans celuy-cy, que J. G. constituoit une espèce à part et dis- tincte de celle de tous les autres hommes *. On le prya de le dire : il dict qu'en un endroit saint Jean Damascene disoit^ que : Verbum non assampsit naturam humanam in specie ; il expliquoit cette authorité comme sy le sens en eust esté que : Verbum non assumpsit ex nostra specie. Gette seconde explication, sy esloignée du sens de S' Jean Damascene, acheva de surprendre, et quoy que l'on ju- gest plus à propos d'endurer cette exposition que d'y con- tredire, on ne peust neantmoins s'empescher de luy dire

��1 . C'est la doctrine soutenue dans le traité De natura composila, contra Acephalos, 7 : « Porro Christi nulla est species : neque enim muiti Christi sunt ex deitate et humanitate constantes, ut omnes sub eadem specie coUocati, unius naturae dicantur. »

2. que en surcharge.

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