RÉCIT DE DEUX CONFÉRENCES 391
pouvons remarquer de l'inégalité dans la distribution de la grâce, si nous ne cognoissons cette grâce ; mais, selon S* Augustin, la grâce du salut est occulte ; donc on ne peut remarquer d'inégalité dans la distribution de la grâce du salut ; et partant tous les passages qui authorisent l'inégalité de la grâce se doibvent entendre de la grâce du ministère, et non pas de celle du salut.— On luy dit que celle du salut paroissoit visiblement inegalle par les effets, au moins dans quelques personnes comme dans les saints et ceux qui font tant de bonnes actions. —Il respondit que nous ne pouvions pas sçavoir par quels motifs ils ope- roient; et qu'au reste, si on cognoissoit que Dieu' eust donné plus de grâces du salut à un homme qu'à un autre, on pourroit ne l'aimer' pas de tout son cœur, puisqu'il porteroit plus d'affection aux uns qu'aux autres : il ad- jousta quelques autres discours pour prouver l'egalite de la grâce du salut' au respect d'un chacun.— On opposa que S^Paul, faisant l'exclamation : o altitudo, qu'il avoit cittée et qu'il appliquoit à la grâce du ministère, ne parloit en aucune façon de cette grâce, mais de celle du salut ; ce que quelqu'un pensoit prouver encore plus fortement par le passage delà mesme Epistre% touchant la prédestina- tion de Jacob et la réprobation d'Esaii : Jacob dilexi, Esau odio habui, où il n'est point parlé de cette grâce du mi- nistère et où neantmoins il y a une inegaUté tout entière. Chacun se trouva surpris de ce qu'il fist remarquer aussy tost que cette grâce du ministère y estoit en termes for-
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a. pas en surcharge.
l' Rom IX,X2. Non ex operibus.sed ex vacante dictum est ei:c< quia ma- serviet minori, sicat scriptum est : Jacob dUcxi, Esau aatem odio hobai. .
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