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il se tourna vers ledit gentilhomme, et lui dit : « Voyez- vous l'effet delà préoccupation ? » Un autre, pensant qu'il vouUoit dire qu'il falloit une grâce efficace pour estre eves- que, en riant luy dit qu'il ne pensoit pas qu'il se rencon- trast beaucoup de personnes qui eussent besoin de grâce efficace pour accepter un evesché, et qu'il ne croioit pas mesme qu'on eust besoin de grâces suffisantes ; et comme il estoittard, on se leva sur ce propos ^ — Et ilexplicqua sa pensée des actions et du ministère des evesques, et pour esclaircir davantage son sentiment sur la grâce du salut, pour quoy il n'en voulloit pas d'efficace, il adjousta que ce seroit faire tort à un objet infiniment aymable comme Dieu et qui a tant d'attraits, de croire qu'on eust besoin d'estre poussé pour le rechercher et l'aymer, que la co- gnoissance des perfections de Dieu et de ses beautez estoit assez forte pour attirer à luy nos volontez sans impulsion, et donna quelques comparaisons à ce propos. — On rompit sur cela l'entretien, et après beaucoup de civillitez de part et d'autre, on promit au sieur de Saint-Ange qu'on luy rendroit visite chez lui au premier jour, et que l'on seroit bien aise d'avoir encore son entretien.

Le^ lundy en suivant, quatriesme febvrier, lesdits sieurs du Mesnil, Pascal et Auzoult furent pour rendre visite au- dit sieur de Saint- Ange, en la maison de M*^ le procureur gênerai où il demeure ; mais dans la rue on le rencontra où il alloit à quelques affaires qui luy estoient survenues. Il tesmoignale desplaisir qu'il avoitde cet empeschement, et pensant estre à luy sur les quatre heures, il promit au sieur du Mesnil qu'il passeroitpar son logis. Continuant le che- min ils firent rencontre du sieur de S*' Helleyne, docteur de

��a. [samedy] en suivant [troisiesmej.

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