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puis. » Sur quoi l'archevêque ajoute cette note : « M. Pascal pourra bien vous faire trouver quelque chose à refformer à ce calendrier ; je m'en remets à ce que vous luy en pourrez faire

dire. »

Camus terminait en exposant sa philosophie de l'affaire : « J'ay tousjours esté et suis encore en ce sentiment que cette affaire est de celles qu'il faut estouffer plutost que de les produire, et une mauvaise cause qui ne peut produire de bons effets non plus qu'un mauvais arbre de bons fruits... Ce que je vous puis asseurer est que je n'y ay esté porté par aucune considération intéressée et que mon népotisme n'a au- cune participation à tout cela. » Mais François de Harlay ri- poste en ce que Saint Gyran, puis Arnauld n'avaient cessé de répéter, ce que l'auteur des Provinciales aura l'occasion de redire : « La règle de l'Escriture et des Pères veut que nous des- couvrions les monstres de la foy, et que nous estouffions ceux des mœurs, dont aujourd'huy où l'on ignore les règles, l'on fait tout le contraire : l'on estouffe les connoissances, et l'on produit les mauvais exemples, ce qui est cause que rien n'est asseuré et tout est scandalizé. »

Le dernier acte enfin n'est autre que la rédaction, ou plus exactement sans doute la ratification, du récit que nous pu- blions ci-après. Halle de Montflaines paraît l'avoir écrit de sa main; mais nous ne savons pas à quel moment, nous ne pouvons même pas dire si cette relation manuscrite est dis- tincte des « journaux des dites deux conférences » dont il était question dans la réunion contradictoire qui eut lieu à la fin de mars, supra, p. Sbg. Eq tout cas, c'est, une fois Saint-Ange en possession de la cure de Grosville, le 3o avril, que Halle, Pascal et Auzoult mirent leurs si- gnatures au bas de ce document. Le Gornier, qui n'était peut-être pas encore de retour à Rouen, y ajoute la sienne le i3 mai. Quel était le but des signataires .^ Était-ce pour suspendre comme une menace permanente sur la tête de Forton? pour le remettre aux archives de l'Archevêché? Il semble que les accusateurs de Jacques Forton aient surtout

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