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INTRODUCTION

Le Récit que nous publions figure dans le Recueil manuscrit de la Bibliothèque Nationale, f. fr. 12449, qui contient une copie des Pensées ; il est accompagné de la signature au-tographe de Biaise Pascal ; il ne peut pas ne pas trouver place dans une édition complète de ses œuvres. Pourtant il n’intéresse qu’indirectement Pascal. Nous ne pouvons déterminer ni la part qu’il eut à la rédaction du rapport, qui paraît écrit de la main d’Halle de Monflaines, ni le rôle qu’il a joué dans la conférence elle-même. Nous apercevons seulement qu’avant son arrivée on se disputait avec chaleur déjà sur la relation de la raison et de la foi. Nous croyons pouvoir aussi deviner, à quelques traits caractéristiques, les moments où Pascal est en face de nous. Ainsi l’insistance à marquer l’irrationalité de la transmission du péché originel fait pressentir la conférence que Pascal devait tenir à Port Royal quelque douze ans plus tard ; l’offre de calculer quelles ressources la matière de la terre pourrait présenter pour la fabrication successive des gé-nérations humaines annonce les considérations par lesquelles à la fin du Traité de la pesanteur de la masse de l’air Pascal évalue le poids de l’atmosphère terrestre.

Ce que nous connaissons assez bien, en revanche, ce sont les incidents qui se déroulèrent entre les conférences elles-mêmes du début de février 1647, et la signature du récit qui en rapporte le détail, à la fin d’avril et au milieu de mai — incidents qui donnèrent lieu, de la part de l’archevêque de Rouen, à l’ouverture d’une procédure régulière contre l’interlocuteur de Pascal et de ses amis. Le manuscrit de la Bibliothèque Nationale, 20945 (pièce 12, f° 130) et le neuvième recueil Conrart à l’Arsenal (4114, p. 165-264) contiennent à cet égard des documents intéressants ; ils ont été publiés pour la première