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sa Majesté de Suéde avoit de vos services. En effect qui qui soit ne pouvant plus dignement^ occuper la place que vous possédez que vous-mesmes, il n'y a pas lieu de s'es tonner, si vous vous acquitez avec une approbation générale des employs dignes d'elle. Mais par ce que je sçay bien que les âmes faites comme la vostre sont au dessus de toute louange, et que vous sçavez bien aussy que la mienne a fait de tout temps profession de cette liberté philosophique, qui dit les veritez en peu de paroles et naïfvement, de crainte qu'on ne les soub- çonne affectées, quand on les exaggere, je me conten- teray de vous en avoir fait ce petit compliment, et de vous avoir fait cognoistre avec quelle affection je m'inté- resse en tout ce qui vous touche.

Et pour vous faire part de ce qui se passe en France parmy vos amis, et dans le licee des curieux et des philosophes, quoy que je ne doubte point que vous n'ayez des correspondances qui vous donnent advis de toutes les nouveautez et bonnes choses qui s'y font, je vous en diray une de mon fait qui ne vous sera pas désagréable, touchant une expérience que le Père Mersenne me dit der- nièrement que vous aviez voulu faire ensemble, mais qui n' avoit pas assez réussi pour en estre entièrement satis- faits ^ C'est de l'expérience du TorriceUi^ touchant le Vuyde, dont je vous veux entretenir, si vos affaires plus sérieuses vous en peuvent donner le loysir.

Yous sçaurez donc que l'ayant faicte en mon particu-

��1. Texte imprimé : tenir la place que vous possédez.

2. Voir la première Narration de Roberval à des Noyers (20 sep- tembre 1647), infra, t. II, p. 22.

3. Voir la lettre de Torricelli, citée t. II, p. 1 3. Dominicy, se fondant sur le texte de Galilée, que l'on trouvera plus bas, t. II, p. 67, s'élève dans l'avis Au Lecteur, contre la priorité de Torricelli. Vide supra, p. 326,

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