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VERS ET LETTRE DE JACQUELINE PASCAL 233

Dont le pouvoir imaginaire Tourmente une jeune beauté, Amour, que ton trait est nuisible! Et que tu parois insensible A tant de plaintes et de vœux! Alors qu'Amarante soupire, Thyrsis est exempt de tes feux Et ne cognoist point ton empire.

Tandis que ses yeux innocents Enchantent le cœur d'Amarante, Et que cette flamme naissante A desjà des effects puissants, Cette belle par une œillade Montre qu'elle a l'esprit malad Et qu'elle chérit sa langueur. Mais ta rigueur inconcevable Rend cet adorable vainqueur Autant insensible qu'aymable.

La grâce qu'on veoit en son port. Et sa douceur inconcevable, Est un ecueil inévitable Où sa raison perd son effort.

��ic volume du Recueil de Sercy, avaient été adressées à Benserade, comme on le voit dans les œuvres de ce dernier, édit, de 1697, tome le"", p. 77 : Vers de 3/"e Pascal pour une dame de ses amies, sous le nom d'Amarante, amoureuse de Thyrsis. y) — Benserade naquit à Paris le 5 novembre i6i3 (voir le Dictionnaire de Jal). Amarante, si l'on en croit la chronique du temps, serait l'aînée des demoiselles Saine- lot, qui épousa en i64i André, sieur de Givry (Cf. Tallemant des Réaux, Historiette 34i, éd. MonmerquéParis, t. VI, 1867, p. 126).

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