Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
171
ETIENNE PASCAL ET ROBERVAL A FERMAT

ante demonstrationem factam à D. Morino. — 2° An ipse D. Morinus eam recte demonstraverit. — 3° An scientia ipsa ad praxin redaci queat, saper terra et super mari. — 4° An tabulæ astronomicæ motuum planetarum possint per ipsam scientiam brevi tempore meliùs reformari et accuratiores reddi quàm per id omne quo antiqui usi sunt.

Les commissaires se réunissent en présence du Baron de Bole, les fonctions de secrétaire étant remplies par Talorn, et, contre l’attente de Morin (du moins le prétend-il) ils rendent une sentence défavorable[1] (voir Appendice I). En vain Morin cherche-t-il à se prévaloir du rapport relatant la démonstration du 30 mars. En sa qualité de juriste, Étienne Pascal déclare que ce rapport, ne portant pas de signatures, n’a pas de validité et qu’il faut le déchirer.

Morin, cependant, n’abandonna pas sa cause ; il publia en 1635 un opuscule intitulé : « Lettres écrites au Sr Morin par les plus celebres Astronomes de France, approuvans son invention des Longitudes contre la dernière sentence rendue sur ce subject par les Sieurs Pascal, Mydorge, Deaugrand, Boulenger et Herigone, commissaires députez pour en juger, — avec la Responce dudit Sieur Morin au Sieur Herigone, touchant la nouvelle méthode proposée par iceluy Herigone A Monseigneur l’Eminentissime Cardinal duc de Richelieu » [2].

C’est au début de 1636 que Fermat, par l’intermédiaire de Carcavi[3], engagea des relations scientifiques avec Mersenne et ses amis (La plus ancienne lettre de Fermat à Mersenne

  1. Cf. Baillet. La Vie de Monsieur Descartes, I, p. 265.
  2. Nous possédons une réplique de Herigone à Morin : Ad ventilationem Morini responsio. Elle se trouve dans un petit fascicule qui fait suite au Tome V du Cours mathematique de Pierre Herigone.
  3. Carcavi était, comme Fermat, conseiller au Parlement de Toulouse. Il vint s’établir à Paris en 1642. Voir dans le tome XVII du Bullelino di Bibliog. e di Storia delle scienze matematiche, l’étude de M, Ch. Henry, intitulée : Pierre de Carcavy, intermédiaire de Fermat, de Pascal et de Huygens.