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BIOGRAPHIES

ral, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament. S’il y a des miracles, il y a donc quelque chose au dessus de ce que nous appellons la nature ; la consequence est de bon sens, il n’y a qu’à s’assurer de la certitude et la verité des miracles. Or, il y a des regies pour cela, qui sont encore dans le bon sens, et ces regles se trouvent justes pour les miracles qui sont dans l’Ancien Testament. Ces miracles sont donc vrays. Il y a donc quelque chose au-dessus de la nature.

Mais ces miracles ont encore des marques que leur principe est Dieu ; et ceux du Nouveau Testament en particulier, que celuy qui les operoit estoit le Messie que les hommes devoient attendre. Donc, comme les miracles tant de l’Ancien que du Nouveau Testament prouvent qu’il y a un Dieu, ceux du Nouveau en particulier prouvent que Jesus Christ estoit le veritable Messie.

Il demesloit tout cela avec une lumiere admirable, et quand nous l’entendions parler, et qu’il developpoit toutes les circonstances de l’Ancien et du Nouveau Testament où estoient rapportez ces miracles, ils nous paroissoient clairs. On ne pouvait nier la verité de ces miracles, ny les consequences qu’il en tiroit pour la preuve de Dieu et du Messie, sans choquer les principes les plus communs, sur lesquels on assure toutes les choses qui passent pour indubitables. On a recueilly quelque chose de ses pensées là dessus, mais c’est peu, et je croirois estre obligée de m’estendre davantage pour y donner plus de jour, selon tout ce que nous luy en avons ouy dire, si un de ses amis ne nous en avoit donné une dissertation, sur les œuvres de Moyse, où tout cela est admirablement bien demeslé et d’une maniere qui ne seroit pas indigne de mon frere[1].

  1. Discours sur les preuves des livres de Moïse, par M. de la Chaise,